Thème 1 - La Terre, la vie et l'organisation du vivant
La biodiversité (3) - Le cauchemar de Darwin - Un exemple de disparition de la biodiversité liée à l’activité humaine.
L'occupation humaine du pourtour du lac Victoria, aujourd'hui partagé entre trois États (Tanzanie, Ouganda, et Kenya contrôlant respectivement 49%, 45% et 6% de sa superficie), s'est renforcée au cours du XXe siècle. Cela a entraîné le défrichement des forêts riveraines pour la construction, la mise en culture, la fourniture de combustible.
Le lessivage des sols par ruissellement s'est accentué, renforçant la turbidité des eaux du lac. La transparence de l'eau depuis la surface s'est réduite depuis les premières mesures effectuées dans les années 1930, tout particulièrement en saison des pluies et en bordure du lac (de 8 mètres à moins d'un mètre environ). Parallèlement, on observe une eutrophisation des eaux : les apports de matière organique nutritive ont provoqué la chute des teneurs en oxygène, la prolifération anarchique des plantes flottantes comme la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes), ce qui entrave la navigation.
La réduction de la lumière et de l'oxygène provoque des modifications de la faune ichtyologique et la disparition de certaines espèces. Pour les espèces les plus recherchées par les aquariophiles, des programmes de sauvegarde en captivité ou dans des sanctuaires préservés, à proximité du lac, sont en cours de réalisation.
Les rives du plus grand lac tropical du monde, considéré comme le berceau de l'humanité, sont aujourd'hui le théâtre du pire cauchemar de la mondialisation. En Tanzanie, dans les années 60, la Perche du Nil (Lates niloticus), un prédateur vorace, fut introduite dans le lac Victoria à titre d'expérience scientifique. Depuis, pratiquement toutes les populations de poissons indigènes (soit pratiquement 200 espèces différentes) ont été décimées. La biodiversité connaît alors une chute dramatique dans le lac Victoria. De cette catastrophe écologique est née une industrie fructueuse, puisque la chair blanche de l'énorme poisson est exportée avec succès dans tout l'hémisphère nord. Son commerce, devenu florissant, alimente depuis près de vingt ans les tables et les restaurants des pays du Nord, avec des exportations qui peuvent dépasser 500 tonnes de filets de poissons par jour. Ladite perche est préparée sur place dans des usines financées en partie par les organisations internationales et seules la tête (partie du poisson généralement préférée en Afrique) et la carcasse restent pour nourrir la population locale.
Cette exploitation du lac est encouragée par l’Union européenne, client principal de cette industrie de la perche du Nil.
Cette industrie est la principale activité économique du pays. Autour de cette exportation massive se développent tous les trafics liés à une urbanisation intense et brutale (usines de traitement). Pêcheurs, politiciens, pilotes russes, industriels et commissaires européens y sont les acteurs d'un drame qui dépasse les frontières du pays africain. Dans le ciel, en effet, d'immenses avions-cargos de l'ex-URSS forment un ballet incessant au-dessus du lac, ouvrant ainsi la porte à un tout autre commerce vers le sud : celui des armes.
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